On a aussi fait nos premiers essais pour la paille dans le toit et je suis très content car la botte rentre « pile-poil » entre les chevrons comme prévu, sans forcer et sans trop de marge. On a des bottes à 46 cm de large et on a mis 48 cm de vide entre les chevrons.
Ce qu’on a constaté, c’est qu’en bas il y a un tout petit espace qui reste entre la panne sablière et la botte. Il faudra donc bourrer un peu de paille en vrac pour assurer l’unicité de l’isolation et éviter un petit pont de froid.
Aujourd’hui, nous avons fait des tests pour se préparer à la pose des bottes dans le toit.
Nous savons qu’il y a des angles entre les pannes et les chevrons et dans nos précédents tests nous avons constaté que sur la partie basse on peut mettre 2 bottes et sur la partie haute 3. Seulement, on n’arrive pas vraiment entrer la dernière botte, certainement à cause de la panne intermédiaire (voir la vue 3D ci-dessous).
– Nous avons construit des aiguilles pour planter dans les bottes avec des fers à béton de diamètre 8 d’une longueur de 75 cm environ.
– Nous avons fait un guide pour les aiguilles (comme dans la vidéo) que nous avons assez vite abandonné, car c’est plus une perte de temps qu’une aide.
– J’ai aussi fait l’acquisition d’une tronçonneuse électrique, pour « couper propre » la botte.
Voici le procédé de découpe de la botte :
– On plante les aiguilles pour faire traverser les nouvelles ficelles, avec ou sans angle (en tout cas à env. 25°, ça marche bien).
– On attache les nouvelles ficelles bien tendues.
– On coupe l’ancienne ficelle.
– On enlève un maximum du surplus à la main.
– Et finalement on fignole à la tronçonneuse. Attention, quand vous découpez à la tronçonneuse, coupez avec la partie haute de la lame et allez de bas en haut, sinon vous allez bourrer le pignon d’entraînement de la chaîne avec de la paille. Vous pouvez aussi tronçonner tout près de la ficelle, mais garder bien la lame parallèle à la ficelle...
Voici le résultat (je dois dire que je suis assez content...).
Du coup, ma dernière botte entre comme dans du beurre, sans jeu indésirable et donc sans perte thermique... Et voici comment :
– On prépare la botte découpée en l’enfilant en haut (contre la panne).
– On soulève la botte d’en dessous et on les met bout à bout en hauteur (donc sans pression).
– Puis on appuis dessus, ce qui les met en pression et donc aide à fermer le joint.
– On tasse le tout.
– Et pour finir, il faut bourrer au maximum les éventuels trous avec de la paille en vrac.
Et voilà le travail.
Pour finir la journée, nous avons rabâché en changeant de technique de bâchage et en suivant les conseils du beau-fils du voisin. Et vous voulez que je vous dise ? Ben il avait raison...
Je crois que dans ce que j’ai vu dans la construction de maisons en paille, il y a autant de techniques que de constructeurs ;-) (c’est pas tout à fait vrai, mais ça m’arrange...).
Tout d’abord je dois tenir compte du fait qu’on a décidé de mettre la l’ossature bois à l’intérieur des murs.
– Je vais faire des entretoises qui se trouveront entre les bottes avec des planches d’une section de 180 mm x 30 mm.
– Ces entretoises seront à fleur à l’intérieur du mur afin d’avoir une possibilité (faible, mais quand même) de faire des accroches dessus (tableaux, meubles ou autres).
– Afin de tenir les bottes [1] et d’éviter du tassement, je vais mettre des tasseaux vissés aux entretoises et tassées dans les bottes.
– Là où il y aura des encadrements de portes ou de fenêtre, les entretoises participeront à leur tenue.
– Les bottes de paille seront posées en compression. Le but est que la botte déborde devant l’entretoise et que la botte voisine débordant aussi, se rejoignent devant l’entretoise et ferment ainsi un éventuel espace non désiré.
Une fois les murs montés, il faudra enduire les bottes. Pour ce faire, je vais mendater l’entreprise Pittet Artisans qui se profile comme spécialistes dans ce domaine (entre autre). Ils ont une guniteuse par voie sèche et donc projettent la terre contre la paille. J’ai été voir une démo, et c’est vraiment génial ! Le fait de projeter la terre, permet de boucher directement les éventuels trous (à le fameuse jonction des bottes). De plus, Pittet Artisans ont testés un mélange efficace qui évite tout retrait (et donc fissures) et ce indépendamment du taux d’argile se trouvant dans la terre... Je pourrai donc utiliser ma terre. En fait, en mélangeant du plâtre à la terre (dans une certaine proportion), la terre n’a plus de retrait et sèche beaucoup plus rapidement. A ce mélange, nous allons ajouter des copeaux de paille (si je trouve le moyen de hacher assez finement ma paille en vrac) ou de chanvre. Un autre avantage sera aussi que la pose de l’enduit sera très rapide : maximum une semaine.
Paul continue la partie génie-civil. Il est en train de faire les raccordements, car enfin les travaux pour les différents services pour équiper notre terrain ont commencé [1]
Paul a donc fait une fouille en rigole et a posé hors gel le tuyau pour les égouts. Suite de quoi on a appeler l’entreprise pour l’eau potable qui devait pousser dans notre Symalen en attente le tube d’eau sous pression.
Il sont très vite arrivés (merci), et après quelques essais, 2-3 énervements, quelques découpes du Symalen, ce sacré Symalen a enfin décidé de laisser passer notre tuyau...
Sinon avant tout ça, Paul a fini les différentes arasées.
Au niveau du gros œuvre, il reste maintenant à finir les différents raccordements, poser les drainages et remblayer autour de la maison (mais ça c’est pour plus tard).
Notes
[1] On doit aller chercher les différents services depuis la piscine qui se trouve en dessous car l’existant dans le quartier est sous dimensionné. Le travaux pour cette partie sont au mandat d’une autre entreprise et on ne s’en occupons pas. Ça faisait partie de l’achat du terrain.
Pendant que Paul faisait ses canalisations, le charpentier lui, finissait le « chevron mal placé [1] » et faisait le chevêtre pour un Velux qui sera dans les toilettes du 1er.
De notre côté, nous avons commencé à remplir la paille dans le toit, mais dans les endroits un peu compliqués.
Ce qui m’a impressionné, c’est la vitesse à laquelle le gros du travail a été fait. EN presque 2 heures, tout les « entre-chevrons » « simples » étaient remplis !
Suite de quoi, nous avons « bourré » les vides pour éviter des déperditions thermiques. Par exemple à la jointure des bottes, il y a souvent des vides. C’était le plus long travail et le plus pénible vu le soleil qui tapait. D’ailleurs c’était impressionnant de sentir la différence de température entre être sur le toit et sous le toit isolé ! La paille fait déjà sont petit effet...
Ce n’est pas 100% fini, car il y aura quelques retouches à faire juste avant la pose de la sous-couverture. Certaines bottes on été un peu trop compressées et bombent. Du coup elles vont appuyer contre la sous-couverture, ce qui ne me plait pas car je souhaite qu’il y ait un peu d’air qui circule entre la paille et la sous couverture afin que la botte puisse respirer et éventuellement sécher si besoin est.
Attention, nous avons pris conscience que la paille glisse beaucoup, et donc il faut quand même être très attentif quand on se ballade sur un toit couvert de paille...
Un grand merci à Maggie, Didier, Roland, Lany, Caryl, Flavio, Vincent, Bernard, Colette et Isabelle.
Notes
[1] Le charpentier n’a pas pu faire le chevêtre pour la cheminée, nous avons donc dû le laisser libre pour qu’il puisse le construire.
Je connais déjà mon prochain article et je sais déjà que le titre du présent article est une belle connerie...
Bon ben après cette petite intro tonitruante, voici ce qu’on a fait aujourd’hui.
Le charpentier est venu faire le chevêtre pour la cheminée. Une fois fait, nous avons mis la paille là où elle manquait. Pendant ce temps là, le charpentier a commencé à mettre la sous-toiture (étanchéité). Sous-toiture = plus besoin de bâcher ! Ce qui est plutôt cool...
Arrivés en fin de journée, le charpentier m’annonce qu’il manque 2 panneaux de sous-toiture et qu’il finira le lendemain. Vu la merveilleuse météo annoncée, on décide de laisser le toit en l’état.
La leçon de Murphy est : quand on a de la paille et que celle-ci n’aime pas trop l’eau, on la protège, même si « 3w.meilleuremeteodumonde.ch » vous dit qu’il n’y aura pas de problème, que le temps va être radieux jusqu’au lendemain et qu’aucun petit nuage n’est dessiné !
Vous me voyez venir ? Ouaip, à 2h15 dans mon profond someil, j’entends « badaboum », un gros coup de tonnerre accompagné du joli clapotis des (grosses) gouttes qui tombent. Légère panique. Heureusement ça n’a pas duré longtemps.
Bon ben je me décide à enfiler mes habits et me voilà à 3h du matin sur le faite de mon toit, sous un magnifique claire de lune, à tâtonner la paille. Heureusement, elle avait l’air mouillée qu’en surface, en grattant un peu elle était sèche dessous.
En relativisant un tout petit peu, il n’y avait que 4 m2 qui étaient exposés...
Ça y est ! Les charpentiers sont allés finir la mise hors d’eau.
A ma demande ils sont allés en début d’après-midi pour que la paille puisse profiter du soleil pour sécher. Mais ce fut un peu juste car justement en début d’après-midi la pluie s’est pointée...
M’enfin c’est bon, on est hors d’eau et ça c’est une sacrée étape.
Prochaine grosse étape, être hors d’air !
Mais quand même je dois en parallèle finir de couvrir le toit. Les fabricants d’étanchéité nous donnent une garantie de 2 mois avant quoi il faut couvrir le toit.
Ce samedi, nous avons commencé à faire les murs en paille.
Étant donné que la technique de construction des murs est un peu à ma sauce, en guise de test, j’ai choisi de commencer par le mur du rez inférieur est, qui sera le moins visible.
Tout d’abord on a fabriqué le cadre de porte qui sera posé et fixé sur le seuil. A ce propos, j’avais demandé à Paul de me couler les seuils vendredi pour que samedi je puisse fixer les cadre. Je me suis mis le doigt dans l’œil ! Il faut compter au moins deux jours pour que le béton soit suffisamment sec pour y percer et visser quelque chose dedans. Résultat des courses, on ne pourra pas fixer le cadre et donc pas faire le mur au complet.
Bon on va quand même faire le maximum et mettre quelques bottes pour le « proof of concept ».
Tout d’abord on a mis une feuille goudronnée sur la semelle pour éviter des remontées capillaires d’eau. Puis nous avons mis deux planches sur la feuille goudronnée (donc la semelle) afin de faciliter la pose des entretoises. Ensuite on a monté les entretoises avec un mètre d’écart [1].
En début d’après-midi, nous avons enfin mis les premières bottes de paille ! Ben je suis vachement content, ça correspond exactement à ce que j’avais prévu. J’ai souvent vu dans les différents sites que j’ai visités qu’un persuadeur [2] était utile. Je m’en suis alors fabriqué un, et c’est effectivement utile !
Un bout de la première rangée étant faite, on a mis une latte sur les bottes afin de les tenir et d’éviter du tassement. Là il faut encore que je trouve une combine pour creuser une rainure pour mettre la latte dedans sans perdre trop de temps.
Pour la petite histoire, quand nous avons mis la planche dessus les entretoises, nous avons mesuré la distance d’un bout à l’autre : 5.12 m. Puis pour le fun j’ai mesuré sur mes plans 3D : 5.12 m, ouah je me suis dis qu’on était pas mal. Puis on a mesuré la première planche qu’on a trouvé : 5.12 m, les dieux étaient avec nous sur ce coup là :-).
Merci à Didier, Jean-Louis, Raphaël et Flavio et Isabelle pour leur aide.
Notes
[1] On a mesuré quelques bottes et elle on plutôt tendance à avoir un mètre voir plus de long.
[2] Gros marteau pour « persuader » la paille à prendre sa place.
Avec ma femme nous avons pris une décision de poids !
En effet nous avons décidé de reporter la construction des murs au printemps de l’année prochaine. Le temps nous manque et divers imprévus font que j’ai moins de temps jusqu’à la fin de l’année. La priorité étant à la famille et à la santé, nous avons donc pris cette décision que je sens sage.
Mais ça ne veut pas dire que le chantier s’arrête ! On va continuer et on a à faire !
– Finir le toit (couverture, ferblanterie, panneaux solaires, etc...)
– Remblayer derrière la cave
– Monter mes échafaudages (on ne va pas garder les actuels qui nous coûtent)
– Faire les cloisons porteuses
– Et j’en passe...