En décembre 2009, pour notre premier projet, et juste avant de poser les plans, nous avons fait des sondages afin de voir un peu les entrailles de notre terrain (peut-être un léger vent de panique...).
Voici le résultat :
Ce que l’on a pu constater, c’est que le sol est propre (excellent remblais), et qu’il est poreux. On ne devrait pas avoir de remontées d’eau, même en cas de gros orages.
On a aussi fait analyser le terrain par un bio géologue et l’emplacement de la maison est parfaitement OK.
Eh oui, nous n’avons pas encore commencé les travaux, mais nous avons déjà notre paille. 960 bottes de 36 x 46 x 90 !!
Ça c’est vachement bien car nous ne sommes plus dépendants de la moisson pour la construction de nos murs !
Bref, la moisson a déjà été une aventure.
Tout d’abord, il était prévu que l’agriculteur fasse le bottelage lui-même. Mais deux semaines avant la moisson, il m’appelle et me dit qu’il ne souhaite plus le faire et me propose une entreprise spécialisée pour le faire. Sachant que l’agriculteur a une botteleuse qui est vieille (et selon lui asmathique) et que ça rentre dans mon budget, j’accepte (remarquez que j’avais pas trop le choix...). Au final c’était une bonne chose car en plus de botteler, cette entreprise fait des grosses bottes composées de 14 petites bottes (plus facile à transporter).
Le jour de la moisson, un mardi d’août, j’étais à mon travail (env 50km du champ de paille) et le matin je reçois un téléphone de l’agriculteur qui me dit que dans l’après-midi il allait battre le champs. Heureusement que ma femme a pu s’arranger pour aller prendre quelques photos.
Le lendemain, l’entreprise de bottelage est venue pour botteler. Je m’étais bien préparé avant ! D’après mes renseignements, il fallait compter environ 120kg/m3. J’arrive donc vers le botteleur et lui dit que je veux donc 120kg/m3. Là il me répond tranquillement qu’il ne connait pas la compression et que la machine de la donne pas ! Personne n’avait de balance sous la main, alors on a utilisé le système D... Il a fait une botte et on l’a soupesée. Et là m’est venu une idée : j’avais mon fils avec moi qui justement à ce moment, je le savais, pesait 15kg. On a comparé et on a pu constaté que la botte était un peu plus lourde que lui. Calcul vite fait, j’ai dit OK ! Pour finir la petite histoire, le lendemain, j’ai pesé une botte et elle faisait 18kg et donc pile poile 120kg/m3...
Toutefois, la journée était loin d’être finie ! Avec ma femme, nous avions un gros doute sur la proposition de stockage de la paille. Il nous proposait une vieille ferme au bord du champ, et pour ce faire il fallait défaire les gros paquets et rentrer les bottes une à une !! Juste un très gros bouleau...
Durant les longues heures de bottelage, nous avons repéré la ferme d’à côté (le cousin de notre fournisseur) qui a un grand hangar. Ma femme est allée demander si c’était possible d’entreposer la paille jusqu’à l’année prochaine (avril-mai 2011). Après une petite négociation, ils ont accepté. Gros soulagement pour nous !
Ce fut une grosse journée pour nous, mais tout a bien fini.
Ah, une de mes petites annonces a déjà marché ! Une personne m’a contacté et m’a dit qu’un de ses collègues avait un cinquantaine de palettes à évacuer.
Il est grand temps de préparer notre petit nid de travail. Pour le moment notre cabanon de chantier est plein de choses diverses qui datent d’avant l’hiver.
De plus, vu qu’on va passer du temps là-haut, il y a de fortes chances qu’à un moment ou un autre on ait des besoins petits ou gros... Donc, on a décidé de construire des toilettes sèches pour la période du chantier. Ça fera un bon test pour savoir si oui ou non on en met une dans la maison.
Donc, aujourd’hui, démontage des gabarits, rangement, construction de toilettes et transport de palettes.
Avec Flavio [1] nous avons commencé par démonter les gabarits.
Puis nous avons attaqué les toilettes en terrassant un peu pour la base des toilettes et nous avons commencé à construire.
Nous avons mis pour base (sol) des palettes en bois, puis nous avons monté des parois faites avec des planches de récupération ainsi que des liteaux récupérés du démontage des gabarits (eh oui tout se recycle ici ;-)).
Entre deux, nous nous sommes occupés des palettes.
Voilà, nos toilettes sont presque finies. Reste à poser un toit (histoire que les toilettes sèches restent sèches) et construire le trône.
Notes
[1] Flavio sera la personne qui va m’accompagner durant toute la construction. Il est maçon de métier et je pourrai donc profiter de son expérience.
Voilà, avec Flavio, on a fini nos toilettes sèches pour le chantier. On a même fait ça bien, en mettant la réserve de sciure à la place de la réserve d’eau des toilettes conventionnelles.
En mettant la sciure dans la réserve, et en préparant la première couche, j’ai découvert la bonne odeur qui se dégageait de la sciure. J’ai vraiment été surpris en bien !
Reste plus qu’à voir à l’usage ce que ça donnera, et si ça nous plait.
Je ne sais pas comment c’est dans les autres pays, mais en Suisse, j’ai l’impression que quand on construit, on est sous haute surveillance !
Avec le permis, j’ai reçu un myriade de formulaires à remplir pour tout :
Avis d’ouverture du chantier
Vérification de l’alignement et d’implentation
Avis d’introduction
Couverture du bâtiment
Diverses demandes d’installation pour les introductions
Avis de raccordement
Arrêté pour les déchets de chantier
Carte d’annonce de l’isolation des dalles pour vérification.
Et j’en passe...
Voici donc tout ce que j’ai fait :
– J’ai remplis mon avis d’ouverture du chantier et j’ai fait un plan (merci Google) pour indiquer le chemin que devront emprunter les divers camions d’évacuation ou de livraison.
– J’ai fait une petite lettre pour avertir les voisins des éventuels désagréments.
– J’ai réservé le géomètre pour le 30 mai. Il viendra implanter la maison. Il faut dire qu’aujourd’hui, il est obligatoire qu’un géomètre vienne piqueter l’implantation.
Sinon, c’est confirmé, lundi 23 mai, le terrassier amène sa machine et mardi il commence à creuser. On sera au rendez-vous !
Aujourd’hui, nous avons préparé l’arrivée de la paille. En effet, pour entreposer nos 960 bottes, il a fallu faire un plancher provisoire, et c’est là qu’interviennent mes palettes ! On a aussi pu récupérer un peu des plateaux de coffrage des semelles.
Pour nous aider un peu, j’ai installé une poulie à l’intérieur, dans la trémie du futur escalier. Ça nous a été d’une grande aide. De plus, on pourra l’utiliser pour monter les bottes de paille dans les étages.
On voit aussi mieux les surfaces et volumes, et c’est rudement chouette !
Ce fut une magnifique journée dans une excellente ambiance. Nos 960 bottes pour environ 18 tonnes de paille sont arrivées à bon port.
Évidemment, il y a eu des imprévus... Le transporteur de la paille a sous-estimé les temps du trajet. Je me suis rendu à l’endroit où était stockée la paille à 6h30 pour immortaliser le premier embarquement. Mais le char est arrivé à 7h30. J’ai pu prendre juste une photo puis j’ai dû filer pour accueillir les participants du chantier et leur annoncer le retard.
Donc, à 8h30 la paille était sensée arriver. Ben non ! Elle est arrivée à 10h.
Sous la pression de ma femme, le transporteur a commandé 2 chars de plus, ce qui était une bonne chose.
Nous étions 16 personnes à travailler, et nous les avons rentrées à la chaîne. Il nous fallait compter environ une heure pour débarquer 200 bottes. Nous avons commencé par le plus dur, le 1er étage (env. 400 bottes). Puis le rez supérieur. Et pour finir, en étant très fatigués, le rez inférieur.
Un petit conseil : si vous ne voulez pas avoir les bras et/ou les jambes couverts de micro griffures, je vous conseille vivement de mettre des pantalons longs (type jeans) et un pull à longues manches, même s’il fait chaud.
Encore un tout grand merci à Isabelle, Valérie, Marie, Aline, Laurence, Christelle, Valé, David, Didier, Gilles, Michel, Patrick, Raphaël, Rocco, Sylvain, Yvan, Yves, Léo, Robin, Manon, Antonin, Jessica, Loïc et Elise (j’espère n’avoir oublié personne) pour leurs muscles, leurs agapes, leur soutien ou leur présence.